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Le dit du Magot - Blog d'un français au Mali
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20 octobre 2009

"Petit pays"...

Et si on partait au Cap-Vert ?

Un archipel d’îlots volcaniques perdu dans l’Atlantique, à 500 km environ au large des côtes sénégalaises.
Nous aurons cumulé 9h de retard à l’aéroport de Bamako, et 21h à celui de Dakar : si le Cap-Vert n’est pas si loin, assurément ces îles ne sont pas si proches ! Et oui, on est bien toujours en Afrique…

Le Cap-Vert exhale une atmosphère vraiment étrange : ce sont des îles où l’on survit. Des cailloux frappés par les flots, balayés par les vents, et soumis au rude climat sahélien : « des îles qui ne sont pas faites pour y vivre » nous résume André, sacré personnage rencontré à Santo Antao.

Et ce n’est pas vraiment, en tout cas pas seulement, une provocation que de dire ça : ces îles ne sont habitées que depuis l’arrivée des Portugais. De tous ceux qui y seraient passés, Arabes, Phéniciens, ou même le navigateur chinois Zheng He (le découvreur de l'Amérique selon Gavin Menzies), pas un n’a visiblement trouvé les conditions suffisantes pour y vivre.

Ce sont donc les Portugais qui ont commencé à s’y installer, en 1456, principalement pour le commerce d’esclaves d’abord, puis comme relais des lignes transatlantiques.

Aujourd’hui encore, les conditions de vie sont particulièrement difficiles, un des principaux problèmes étant la disponibilité en eau. La pluviométrie y est très faible, et très irrégulière : il ne pleut pas sur toutes les îles, là où c'est le cas la répartition est inégale, et il ne pleut pas tout le temps. Sur certaines d’entre elles, il ne pleut même pas chaque année : c’est à ce demander d’où l'archipel tient son nom !

Deux chiffres en disent long sur les conditions de vie : il y a 1,2 millions de Cap-Verdiens… mais 500 000 seulement vivent au Cap-Vert, et le pays importe 80 % des denrées nécessaires à son alimentation ! S'il tient, c’est notamment grâce à l'argent envoyé par les émigrés à leur famille (cela représente 12 % du PIB)  et par les très nombreuses aides internationales.

Et pourtant...

Pourtant ces îles dégagent une atmosphère incroyable : c’est un archipel où la diversité des paysages est exceptionnelle (certaines îles sont de vrais déserts volcaniques, quand d’autres ont une végétation luxuriante, et d’autres encore offrent aux visiteurs de vrais posters pour vitrine d'agence de voyage avec des plages de sable blanc…). La culture cap-verdienne est elle aussi d'une diversité exceptionnelle, à l’image des types physiques que l’on croise en se baladant : on y a mélangé toutes les populations du monde, et si un mot devait résumer leCap-Vert, c’est bien celui de métissage !

Un beau métissage politique également : les conditions de vie sont particulièrement difficiles, et pourtant on est assez impressionné par le niveau de développement des infrastructures et des services (de santé, d’éducation, de sécurité sociale). Le parti au pouvoir est communiste (il s'agit de l'ancien parti unique battu aux élections lors de l'ouverture au multipartisme... et revenu au pouvoir il y a peu), ce qui ne l’empêche pas d’avoir un statut de « partenaire spécial » avec l'Union européenne, d’accueillir des exercices de l’OTAN, d’être membre de la CEDEAO, de l’OMC et d’avoir une relation très étroite avec la Chine… on imagine difficilement de plus grands écarts ! D'ailleurs cette dichotomie dans le pays de résidence des Cap-Verdiens explique aussi un grand dilemme politique : tous les Cap-Verdiens ont le droit de voter pour les scrutins nationaux, mais seulement les résidents du pays aux élections locales. Bilan : c'est l'opposition qui est systématiquement élue aux mandats locaux !

mindelo

(Sur cette photo : Mindelo, à Sao Vicente)

Enfin, voilà pour l'impression générale.
Cette fois-ci, ayant découvert sur place l'existence de la compagnie Halcyon Air, nous éviterons la TACV... et poserons nos bagages le temps de quelques posts.
Le temps flâner à Fogo, Santo Antao, Sao Vicente et Santiago... en musique, bien sûr !

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Commentaires
I
Ah enfin ! j' attendais les impressions du Cap Vert. J'ai encore dû regarder sur une carte où se trouvaient ces îles dont on entend jamais parler, même pas des belles plages!! Je fais d' énormes progrès en géographie!! il manque quelques photos cependant. J' attends la suite..
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