Le pavillon de la Secession viennoise

Continuons la ballade...

En 1897, divers artistes faisant tous partis de l'association des artistes plasticiens d'Autriche font sécession, au sein du Künstlerhaus de Vienne.

(crédit photo : hotel papageno)

Le künstlerhaus, achevé en 1868, était le lieu d'exposition de la Société Autrichienne d'Arts Plastiques. Il représentait alors l'école dominante des arts de l'époque.
N'en pouvant plus de l'académisme et du conformisme qui régnait et qu'on peut voir s'étendre encore aujourd'hui dans le quartier du Ring, Joseph Hoffman, Joseph Maria Olbrich, Schiele, Otto Wagner pour ne citer que les principaux dont nous reparlerons, et bien sûr Klimt en tête, y font sécession.

Leurs objectifs (source wikipedia) :

- Réunir les forces créatrices du pays
- Instaurer des contacts avec les artistes étrangers
- Prôner un échange international des idées
- Lutter contre l'élan nationaliste des pays européens (il reste du boulôt... en Europe, en Autriche en particulier !)
- Renouveler les arts appliqués
- Créer un art total
- Opposer une nouvelle expression artistique véritable à l'art défraîchi des salons officiels viennois

Ils se retrouvent autour d'une revue fondée par Klimt : Ver Sacrum, signifiant Printemps sacrés... illustrant alors un véritable renouveau, sans pour autant renier ce qui a été fait avant. Pour eux, il doit s'agir d'une évolution plus que d'une révolution.
Ce site, particulièrement intéressant et riche, explique que Ver Sacrum fait également référence à "un rituel antique selon lequel une jeunesse née au printemps sacré devait quitter leur peuple afin de fonder une nouvelle communauté".
C'est ce terme que l'on peut voir inscrit sur la façade de l'aile gauche (cliquez sur la première photo pour l'agrandir).

Mais il leur fallait donc un lieu digne de ce nom. Un où ils seraient chez eux...

Et c'est à Joseph Maria Olbrich, un jeune de 30 ans qui travaillait dans l'atelier d'Otto Wagner, que fut confié la réalisation du projet. A l'origine, le bâtiment devait se trouver sur la Ringstrasse, mais devant les levées de boucliers du conseil municipal, il fut finalement déplacé plus loin du centre... et fut construit sur un terrain d'un bail ne pouvant excéder 10 ans !

Sur son fronton, on peut lire "Der Zeit Ihre Kunst. Der Kunst Ihre Freiheit" :
A chaque époque son art. A l'art, sa liberté

Aujourd'hui, toujours présent, il possède une salle d'exposition où l'on peut observer 2 des panneaux d'un des chefs d'oeuvre de Gustav Klimt : la frise beethoven. Ce tableau a été créé à l'occasion de la 15e exposition du pavillon secéssion, en 1902, entièrement dédié au musicien...

Les motifs floraux sont omniprésents sur l'édifice, notamment sur le dôme... la tête de chou comme l'ont appelé ses détracteurs.

Tout comme de petites représentation de hiboux que l'on voit sur le côté, ou encore les serpents s'enroulant autour des 3 gorgones figurant au dessus de l'entrée (représentant respectivement la peinture, l'architecture et la sculpture), ils sont tous des éléments de protection à Athéna, patronne des artisans et des techniques (ainsi que de la guerre et de la sagesse...).

Où trouver le pavillon sécession ? Au 12 Friedrichstrasse... c'est à dire ici
Tél. 587 53 07
Ouvert tous les jours sauf le lundi de 10h à 18h.
Ouvert le jeudi jusqu’à 20h.
Entrée : 6 €. Possibilité de visites guidées le samedi à 15h et le dimanche matin à 11h.

Le petit élément de motivation ? euh, c'est déjà pas mal là, non ? Si ça ne passe pas... c'est qu'il va falloir repenser le programme des activités !